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LE TERROIR DE SAVENNIÈRES

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GÉOGRAPHIE 

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Savennières est un  village très ancien, niché dans une coulée sur  la rive droite de la Loire à la sortie de la confluence de la Maine et de La Loire. Le village est dominé par  des coteaux bien ventilés qui font face au  fleuve. Le soleil brille sur un plateau fissuré par des coulées, l’exposition sur les pentes y est admirable. Le grand clos de la Coulée de Serrant, la Roche aux Moines qui domine les Petites Coulées et le Clos du Papillon sur le coteau des Coulées, la Croix Picot, le Hu boyau sont les parcelles emblématiques de ce grand terroir. Les sols y sont recouverts de schistes décomposés, fracturés par des millions d’années de vie géologique.

 
L’Appellation s’étend  vers la Possonnière à l’ouest  et vers  Bouchemaine à l’est sur 350  hectares.

 

Un microclimat semi océanique favorise  une végétation presque  méditerranéenne.  La pluviometrie est en moyenne de 400 mm par an. 
 

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PAYSAGE DE PARCS, COULÉES ET VIGNOBLES.

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Le paysage de Savennières a été profondément marqué depuis la renaissance par une certaine urbanisation due à l’arrivée des bourgeois d’Angers qui souhaitaient avoir une « maison aux champs ». Il ne reste que très peu de vestiges de ces closeries. L’élément le plus visible est la partie ancienne du Château de Chamboureau avec sa tour octogonale. Des murs intérieurs dans le château d’Epiré et dans le château des Vaults datent également de cette époque-là qui a apporté une polyculture dans les coteaux.


C’est  sur ces anciennes maisons de maître rustiques que furent implantés au XIX°, les dix sept châteaux et manoirs actuels tout autour du plateau de schiste.  Ces demeures de prestige ont profondément modifié le paysage en créant une mise en scène de la vigne avec leurs parcs agricoles paysagers et les perspectives ou allées ouvertes vers le vignoble : la plus spectaculaire étant l’allée de cyprès ( classée Monument Historique)  qui mène du Château de la Roche aux Moines à la Coulée de Serrant.  

 

Ces parcs agricoles  paysagers apportaient également de la biodiversité dans leur conception même qui incluait des terres agricoles (encore visibles à la Bizolière), des herbages pour les animaux, vaches, moutons ou chevaux, des pièces d’eau parfois très importantes, voire des cours d’eau comme au Château de Varennes et au Château des Vaults où passe une boire ( bras de Loire), des collections botaniques remarquables comme l’arboretum du Château de Varennes, avec des arbres et des arbustes rares,  adaptés de pays chauds, des fabriques, des jardins potagers. 

Les Coulées qui servirent d’implantation à des terrasses de vigne  souvent disparues aujourd’hui, se sont peu à peu transformées en grande partie en bocage au cours du XX° siècle, abritant une faune et une flore mise en valeur récemment par les vignerons actuels sensibles à la biodiversité de leur paysage. C’est ainsi qu’une étude a été faite par l’INRAE sur les populations de chiroptères particulièrement actives aux abords des haies et des coulées, prédateurs des ravageurs de la vigne : Eudémis et cochylis. 
Le gel de printemps régulier dans les  dernières années et l’extrême sécheresse estivale sont autant de sujets de réflexions collectives qui ont mené à différentes actions : agroforesterie, enherbement naturel, éco-pâturage, mise en place de capteurs de gel et d’une station méteo, etc… 

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GÉOLOGIE


Sur le plan géologique, Savennières se trouve sur les vestiges d'une ancienne chaîne de montagne comme l'atteste la diversité des roches, les nombreuses fractures et plissements qui les caractérisent et la présence d'un débit en feuillet qui s'exprime surtout dans les roches aux grains les plus fins : la schistosité. L'histoire de ces contraintes est plus récente que celle des dépôts et mise en place de ces roches alors que ce territoire se trouvait dans l'hémisphère sud : des dépôts de boues argileuses, de sables ou de radiolaires en milieu marin qui donneront respectivement des schistes, des grès ou des phtanites. Intercalés dans ces roches, l'unité géologique appartenant au Massif armoricain et qui caractérise Savennières, est également composées de roches magmatiques aux chimismes variés allant des spilites (métabasaltes) aux rhyolites et microgranites.
 

L'ensemble de ce camaïeu de roches anciennes est altéré et érodé ; les roches les plus résistantes comme les filons de quartz très fréquents, ainsi que les spilites, rhyolites ou phtanites et grès dominent sur les reliefs. On peut les observer en roches résiduelles dans les vignes ou sous forme de pointements où moulins et châteaux ont fréquemment été construits. Ces roches sont plus fréquemment observables sur les coteaux ou à la faveur des travaux des axes de communication, notamment sur la route des Forges ou le long de la voie ferrée ou le long du fleuve Loire.

Les altérites (produits de l'altération des roches) recouvrent le plateau avec des épaisseurs variables ; elles sont parfois recouvertes par de fins dépôts de sables dits éoliens, en relation avec leur formation pendant le Quaternaire, alors que le secteur était balayé par des vents violents et que le climat était beaucoup plus froid et sec. Des dépôts de pente, appelés colluvions peuvent aussi empâter les fonds de vallées et se mêler aux dépôts fluviatiles où ils peuvent atteindre une vingtaine de mètres d'épaisseur sous la Loire.

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La géologie de ce territoire va influencer les types de sols, leurs réserves utiles en eau et l'importance des réseaux racinaires. La présence de ces plateaux, de ces coulées et coteaux avec leur exposition si particulière dans ce secteur vont également jouer un rôle sur le drainage des parcelles et leur exposition par rapport au Sud. Tous ces aspects vont, de manière directe ou indirecte, jouer un rôle sur le travail de la vigne et l'élaboration des vins qui caractérisent cette appellation.

 

EN SAVOIR +

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. e-terroir

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CEPAGE CHENIN

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Le seul cépage autorisé pour la production de Savennières est le chenin blanc. 

Jean Michel Boursiquot ( Montpellier Supagro) a donné la clef de ce cépage lors du Congrès International du chenin organisé par l’Académie du chenin en 2019 .

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« Le nom de chenin a bien sûr été cité, et semble-t-il pour la première fois, en 1534, par François Rabelais dans son oeuvre : La vie très horrifique du grand Gargantua père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas, abstracteur de quinte essence, Livre plein de pantagruélisme, où l’on trouve cette phrase (Livre I, Chapitre XXV) : « Et, avec gros raisins chenins, estuverent les jambes de Frogier mignonnement, si bien qu’il fut tantost guery ».

Certains auteurs feraient remonter l’antériorité de ce cépage au XIe, Xe et même au VIe siècle. Cependant, même si la présence de la vigne semble bien attestée dès ces époques-là dans la région du Layon et en Anjou, rien ne permet d’affirmer avec certitude qu’il s’agissait alors déjà du chenin. 

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Le chenin est un descendant du savagnin, ils partagent la moitié de leurs allèles sur chacun des 34  loci SSR analysés.

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L’autre parent possible ?

La recherche d’un profil complémentaire à celui du savagnin pouvant donner à chaque locus le profil type du chenin aboutit à la présomption que L’autre parent possible serait  la sauvignonasse (synonymes : Blanc doux, cinquien, friulano, tai, tuchi, sauvignon vert).

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EN SAVOIR+

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. congrès du chenin

Description ampélographique et couleur des baies

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L’identification du chenin fait appel  :

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- à l'extrémité du jeune rameau qui présente une très forte densité de poils couchés,

- aux jeunes feuilles à plages bronzées,

- aux feuilles adultes à trois ou cinq lobes, avec un sinus pétiolaire ouvert à peu ouvert ou à lobes légèrement chevauchants, des dents moyennes à côtés convexes, une forte pigmentation anthocyanique des nervures, un limbe bullé, de couleur vert foncé, et face inférieure, une densité moyenne des poils couchés,

- aux fleurs qui sont hermaphrodites,

- aux baies qui sont de forme elliptique avec présence de pépins.

 

Le chenin est un cépage à baies « blanches » et d’ailleurs, il assez souvent dénommé « chenin blanc » à l’étranger. Cependant il existe également une mutation à baies roses qui a été sélectionnée en Afrique du Sud ; son intérêt mériterait d’être précisé.

Phénologie et exigences climatiques

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Epoque de débourrement : 1 jour avant le Chasselas.
Epoque de floraison : 1 jour après le Chasselas
Epoque de véraison : 2 semaines et demie à 3 semaines après le Chasselas.
Epoque de maturité : 3 semaines à 3 semaines et demie après le Chasselas18.


Le chenin se caractérise ainsi par un débourrement précoce qui le rend sensible aux gelées de printemps, et un cycle relativement long avec un indice héliothermique variétal (date de débourrement - date de récolte) de 1895. Il est ainsi à noter qu’après une gelée de printemps, les bourgeons secondaires qui peuvent redémarrer sont alors peu fertiles.


Au niveau de la végétation et de la physiologie, le chenin montre de très bonnes capacités d’adaptation à des conditions climatiques chaudes, tropicales ou équatoriales ce qui laisse entrevoir un possible développement de ce cépage dans ces types de régions. En revanche sa grande sensibilité à la pourriture doit être prise en considération et au niveau des raisins, il se montre également assez sensible au grillage ou à l’échaudage. L’effeuillage doit donc être pratiqué avec précaution et le choix des modes de conduites raisonnés en conséquence.

Aptitudes culturales et agronomiques

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Le chenin est un cépage de vigueur moyenne à forte. Ses rameaux ont un port demi-érigé à érigé avec un diamètre moyen et des entrenoeuds assez courts.


Un épamprage est bien souvent utile ou nécessaire au printemps ou au début de l’été, pour équilibrer la végétation, favoriser l’aération, améliorer le microclimat des baies et faciliter la taille hivernale de l’année suivante.
Le chenin est un cépage fertile, qui peut être taillé court (et conduit en gobelet par exemple) ou avec un long bois (Guyot simple par exemple) et dont le potentiel de production dépend énormément des conditions de culture et de la fertilité agronomique des sols où il est implanté.

 

En conditions vigoureuses le Chenin peut produire des grapillons en quantité relativement importante et il peut aussi être sujet au dessèchement de la rafle. Au niveau des porte-greffes, les plus utilisés sont par ordre décroissant le Riparia Gloire de Montpellier, le SO4, le Gravesac, le 101-14 MGT et le Fercal. Des problèmes d’affinité ont parfois été signalés avec le 3309 C et ce porte-greffe n’est pratiquement plus utilisé aujourd’hui avec le Chenin.

Sensibilités aux maladies et aux ravageurs

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Le chenin est particulièrement sensible à la pourriture grise, à la pourriture acide, à l'oïdium et aux maladies du bois (eutypiose, esca,…). Il est également sensible à l’excoriose, aux broussins et aux vers de la grappe. En revanche il est moins touché par le mildiou, le black rot et l'anthracnose.

Caractéristiques des raisins et des vins

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Les grappes de chenin sont moyennes à grosses, coniques, parfois ailées (avec un ou deux ailerons) et elles peuvent être très compactes. Les baies sont petites à moyennes.


Le chenin peut donner selon les types de sols (calcaires vs. schistes par exemple), leur fertilité agronomique et les conditions de culture, soit des vins effervescents, soit des vins secs, soit des vins liquoreux.


Le potentiel d'acidité du chenin est important ce qui en fait une de ses caractéristiques principales. Les produits obtenus sont élégants, généralement assez vifs, nerveux, avec la présence possible d’arômes floraux (acacia, aubépine, tilleul, …), fruités (coing, mirabelle, agrumes, goyave, …), et de miel. »

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